
L’inspiration, ça ne se décide pas.
Certains esprits très créatifs diront même qu’on la subit. Elle peut survenir n’importe quand, n’importe où, et vous laisser complètement déboussolé. L’espace d’un instant, on est ailleurs, dans une autre dimension, ressentant d’autres émotions, l’esprit en ébullition.
Je me charge d’ouvrir cette série de publications avec un vaste sujet : les rêves.
Ils nous laissent souvent perplexes sur le moment, puis s’effacent sans nous laisser de souvenirs. Mais de temps en temps, l’un d’entre eux est si intense qu’on le garde en mémoire plusieurs années. C’est de ceux-là dont j’ai envie de vous parler, ceux qui sont à l’origine de L’Édit d’Alambrisa.
Le chapitre 3 est le premier passage du roman qui m’ait été presque intégralement inspiré par un rêve. Ou, plus exactement, il s’agit de la retranscription du rêve qui m’a inspiré le roman ! Car bien sûr L’Édit d’Alambrisa n’a pas toujours existé en ces termes. Au départ, il n’était qu’une idée d’histoire à la trame définie et aux contours flous. Pour être honnête, il n’était même pas cela. Je travaillais à la suite d’une version archaïque et depuis longtemps jetée aux orties de mon premier roman et il ne m’était pas venu à l’esprit d’écrire une autre histoire en parallèle.
Et puis j’ai fait un rêve. Un peu loufoque, comme le sont souvent les rêves, mais aussi terriblement prenant. Je me souviens encore assez nettement de la montée vers les hauteurs d’une immense cité médiévale, du désir farouche d’accéder au Conservatoire et d’une terrible épreuve d’entrée. Je tairai son contenu, car si à l’époque mon subconscient avait réussi à me convaincre qu’elle était extrêmement difficile et terrifiante, cette impression s’est estompée dès mon réveil !
Dans mon rêve, l’épreuve était passée avec succès et plusieurs sauts dans le temps assez flous faisaient prendre à l’aventure une tournure dramatique assez intéressante. Il était question d’une Loi, d’interdictions, d’un continent en guerre, d’une fuite à travers la forêt et de loups.
Je me suis réveillée avec l’irrésistible envie de coucher sur le papier ce que je venais de vivre.
J’ai écrit les premières pages à la main, très rapidement, sans trop me préoccuper des personnages qui entouraient mon héroïne. Je savais exactement où j’allais et par où je devais passer, et j’avais peur que les petits détails ne fassent s’évaporer l’aura palpitante qui émanait de mon rêve. Je voulais à tout prix retenir cette ambiance à la fois excitante et confinée (et même un peu inquiétante) sous la mine de mon crayon.
Il me semble que c’est arrivé aux environs du mois d’octobre, et l’histoire de Sicara est vite devenue mon « histoire d’hiver » alors que je définissais mon premier roman comme ‘mon « ‘l’histoire d’été ». Pendant de longues années, je n’ai pu trouver l’inspiration propre à chacune que lors de la saison qui lui était associée (on ne se moque pas^^).
Jusqu’au jour où j’ai fini par rallier le si précieux « point B » entrevu dans mon sommeil et par reprendre mon souffle. Je pouvais enfin me consacrer à créer un réel univers autour de Sicara, à lui donner une vraie histoire, à l’entourer de personnages plus consistants, à la doter d’un esprit d’initiative quelque peu dangereux et globalement, à soigner les milliers de détails qui font d’un résumé une vraie histoire !
Mais le problème, avec l’inspiration, c’est qu’elle est sans fin…
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