C’est sous le nom d’une aïeule, qui m’évoquait une contrée lointaine et pleine de magie, que j’ai décidé de donner vie à ma passion pour les récits et les mots qui les portent.
Après avoir mis le point final à mon second roman, il y a une dizaine d’années, j’ai tenté l’aventure de l’autoédition sur la pointe des pieds. Perfectionniste irrécupérable, j’ai décidé de tout stopper après la naissance de ma fille aînée. À 34 ans, je reviens à ces premiers amours, plus mûre, plus confiante, et avec une meilleure connaissance du milieu de l’édition.
Concilier cette passion avec ma vie de famille, mon amour pour le jardinage, les petits plats maison, le dessin, la couture et le chant (sans oublier mon activité professionnelle) n’est pas toujours évident, surtout quand on dort huit à douze heures par nuit !
Comme je ne suis pas très conventionnelle, je n’écrirai pas que j’ai toujours aimé lire, contrairement à ce qu’affirme ma mémoire. Voilà plutôt ce qu’affirment mes parents :
Mon premier personnage de fiction (comprenez « imaginaire ») remonte à l’époque de mes trois ans. Il avait approximativement mon âge, la peau noire et s’appelait « Tilip ». Comme le médecin de famille l’avait prédit, notre amitié n’a duré que quelque temps.
Je n’ai pourtant jamais cessé d’inventer des gens et des mondes étranges : depuis « l’affaire Tilip », mon imagination débordante n’est plus à démontrer. Reste à expliquer comment l’écriture s’est tout naturellement imposée à moi…
En réalité, cela n’a pas été une évidence.
La veille de mon entrée à l’école, j’ai annoncé à mes parents que je n’apprendrai jamais à lire ni à écrire. Au cours des semaines suivantes, un bras de fer psychologique s’est engagé.
Ma mère a gagné.
Merci à elle.