
En voilà, un titre intrigant, n’est-ce pas ?
Pour poser le décor, commençons avec un extrait de la quatrième de couverture :
N’est-ce pas étrange qu’un monde entier s’adonne ainsi au tissage de tapis de cheveux ? L’objet en est, dit-on, d’orner le Palais des Étoiles, la demeure de l’Empereur. Mais qu’en est-il de l’Empereur lui-même ? N’entend-on pas qu’il aurait abdiqué ? Qu’il serait mort, abattu par des rebelles ? Comment cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles brilleraient-elles encore au firmament ? L’Empereur, les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Étoiles, et jusqu’au Palais des Larmes sur un monde oublié…
Au fil des pages, on découvre comment la fabrication de ces tapis est codifiée, à quel point elle structure la vie des sujets d’un Empereur-Dieu dont on sait finalement peu de chose. Peu à peu, l’angle de vue s’élargit. On réalise alors à quel point la vision des personnages que l’on suivait depuis le début était étriquée, parcellaire. Et c’est justement avec ces portions du tableau, révélées au compte-gouttes, qu’Andreas Eschbach est parvenu à me passionner.
Les indices, judicieusement disséminés, m’ont permis d’élaborer mes propres hypothèses et de ressentir une réelle exaltation au moment de la révélation finale ! Point culminant de ma lecture : l’instant où j’ai compris. Juste à temps, à quelques paragraphes de la réponse tant attendue. Mais l’idée était tellement absurde et stupéfiante que j’ai douté jusqu’au dernier moment.
Une fois la vérité étalée (sans jeu de mot) sous mes yeux, tout ce qui a précédé a pris une autre teinte (toujours sans allusion).
L’aventure devient satire. C’est à la fois douloureux et jubilatoire. Du pur génie.
Les avis divergent à propos de ce roman, et je conçois que l’on puisse passer à côté. Personnellement, j’ai vraiment adhéré aux questionnements générés par l’auteur à propos de la condition humaine, de la religion, de la haine et de la mesquinerie.
Si vous passez par là et que vous l’avez lu, je serais curieuse de savoir ce que vous en avez pensé !
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